Programme de résidence Andes~Sena 2025-2026

Pour la troisième année consécutive, le Ministère des Cultures, des Arts et du Patrimoine du Chili, l’Institut français du Chili et la Cité internationale des arts de Paris présentent une nouvelle édition du programme de résidences Andes~Sena, destiné aux artistes et aux curateurs travaillant et résidant au Chili.
Objectif : encourager la mobilité internationale, stimuler la recherche artistique contemporaine et renforcer les réseaux professionnels entre le Chili et la France.

💡 Thématique 2025/2026 : Art et intelligence artificielle

Les modèles de production et de diffusion culturelle connaissent aujourd’hui une transformation radicale avec l’intégration des plateformes numériques, des réseaux sociaux, de l’intelligence artificielle et des technologies immersives. Ces avancées offrent de nouvelles opportunités aux créateurs pour étendre leur œuvre et toucher des publics globaux, mais elles posent aussi des défis pressants : droits d’auteur, durabilité, éthique et adaptation technologique.

Dans cette perspective critique, les artistes sélectionnés pour l’édition 2025-2026, Miguel Soto Karelovic et Nathalie Goffard, développeront leurs projets à la Cité internationale des arts de Paris, en explorant les frontières entre l’humain, la machine et la création.

Miguel Soto Karelovic

Artiste et éducateur chileno-croate basé à Santiago, Miguel Soto Karelovic aborde dans son œuvre les tensions entre masculinité, fragilité et monumentalité dans la sculpture publique. Son travail, ancré dans la recherche, combine artisanat, production industrielle et autofiction, questionnant les mythes culturels et la politique de l’image en Amérique du Sud.

Pendant sa résidence à Paris, il développera un projet intitulé
Les palmiers, les dattiers, les palmettes et les cocotiers – ou comment raconter des salades,
qui explore la notion contemporaine de sculpture publique et sa relation avec l’institutionnalité politique, les outils numériques et l’intelligence artificielle. Grâce à l’IA générative et à des scans 3D, Miguel créera un fichier de formes hybrides à partir de promenades dans Paris et d’expérimentations en gravure à la Cité.
Ce matériel servira de base à des propositions sculpturales pour l’espace public, qui seront ensuite diffusées sous forme imprimée dans un journal local de Patagonie chilienne.

👉 Représenté par la Galería Patricia Ready, Miguel Soto Karelovic est titulaire d’un master du Royal College of Art de Londres et a inauguré en 2024 un monument public commandé par le Ministère des Travaux Publics du Chili.

Nathalie Goffard

Essayiste et curatrice, Nathalie Goffard vit et travaille au Chili. Docteure en philosophie (Université du Chili) et titulaire d’un master en recherche en arts plastiques, mention nouveaux médias (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), elle centre son travail sur la relation entre image, technologie et paysage.

Son projet curatorial Syntographie, autopoïèse et techno-paysage explore les frontières entre carte et paysage à l’ère numérique, en interrogeant la nature des images créées par des algorithmes, des drones, le GPS ou l’intelligence artificielle.

Ces images, appelées « syntographies », n’ont plus besoin du regard humain, remettant ainsi en question la notion d’auteur et de regard. Inspirée par la théorie de l’autopoïèse de Maturana et Varela, Goffard propose de considérer ces images comme des entités vivantes, qui s’auto-organisent et se transforment à mesure que l’IA assimile de nouvelles données.

👉 Autrice des livres Imagen criolla, prácticas fotográficas en las artes visuales de Chile (2013) et Intramuros. Palimpsestos sobre arte y paisaje (2019), elle a publié plus de cinquante essais et a curaté des expositions au Chili et à l’étranger.

Un pont entre le Chili et la France

Le programme Andes~Sena réaffirme l’engagement conjoint du Ministère des Cultures, de l’Institut français du Chili et de la Cité internationale des arts en faveur de l’échange culturel, de la recherche artistique et de la réflexion sur les défis du monde contemporain.
Dans cette édition, l’intelligence artificielle devient à la fois un outil — et une interrogation — sur l’avenir de la création.