Exposition “Juger et filmer les crimes contre l’humanité”
🗓️ Inauguration le 6 septembre, 19h. Inscriptions 👉 https://bit.ly/44xH0gK
🗓️ Jusqu’au 10 décembre 2023, du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00
📌 Museo de la Memoria y los Derechos Humanos. Entrée libre.
Présentation
Au Chili, au cours des trois dernières décennies, on a constaté une augmentation du nombre de procès pour exécutions, disparitions forcées et tortures perpétrées pendant la dictature. Ces procès ont été menés en utilisant les formes écrites de l’ancien système pénal, sans prendre en compte la réforme qui a introduit l’oralité au début du nouveau siècle. Autrement dit, ces procès ne se déroulent pas en audience publique, mais à travers des diligences successives consignées dans un dossier écrit. Pour que les enregistrements vidéo des procès soient possibles, ils doivent être menés de manière orale et publique, avec tous les acteurs présents lors de l’audience judiciaire.
Nous nous interrogeons donc sur l’absence de ces images, mais aussi sur leur possibilité d’existence. Des images fragmentées, des morceaux d’un processus judiciaire contribuant à la construction de la mémoire. L’exposition aborde à cet effet des cas qui témoignent de la coordination répressive transnationale qui a affecté le Cône Sud, ainsi que d’autres moments et événements exceptionnels de la justice. Elle examine ces présences et ces lacunes qu’il est nécessaire d’explorer pour apporter de la qualité au travail continu de recherche de la vérité et de la justice.
L’exposition Juger et filmer les procès pour crimes contre l’humanité est une adaptation de l’exposition Filmer les procès, un enjeu social organisée par les Archives Nationales de France en 2020-2021, dont les commissaires étaient Martine Sin Blima Barru et Christian Delage. Cette exposition a diffusé une partie des enregistrements vidéo de procès judiciaires qui, en raison de leur importance pour la constitution d’archives historiques de la justice, ont été exceptionnellement autorisés. Les enregistrements français nous rendent témoins de trois procès qui n’ont été jugés que dans les années 80 et 90 pour certains des crimes commis pendant l’occupation nazie en France, et au cours desquels Klaus Barbie (1987), Paul Touvier (1994) et Maurice Papon (1998) ont été condamnés.
L’exposition replace ces procès dans le contexte de l’histoire des procès pour crimes contre l’humanité et de leur enregistrement, en présentant également des extraits du procès de Nuremberg et du procès du criminel nazi Adolf Eichmann à Jérusalem, les premiers à avoir été filmés. L’histoire des procès filmés est étroitement liée à celle des procès pour crimes contre l’humanité. Le procès de 22 criminels de guerre nazis à Nuremberg en 1945-46 a marqué un précédent dans l’interaction entre le travail judiciaire et la production de sources audiovisuelles.
L’exposition aborde également le procès au Tribunal de Grande Instance de Paris lié à la dictature chilienne pour l’arrestation et la disparition de quatre citoyens franco-chiliens, qui a vu quatorze accusés jugés par contumace (2010). L’enregistrement de cette affaire a été donné à la collection du Museo de la Memoria y los Derechos Humanos en 2017, posant ainsi les bases de cette collaboration et ce qui pourrait devenir à l’avenir une archive judiciaire du musée.
Cette activité est parrainée par l’Institut Français du Chili.
- Sep - 06 - 2023 - Déc - 10 - 2023
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