Table ronde : La bande dessinée, une expression artistique et sociale

🗓️ Mercredi 6 août à 19h
📍 Institut français du Chili
🎟️ En espagnol. Cocktail de clôture. Entrée libre.

La bande dessinée se situe à la croisée des pratiques artistiques et de la recherche en sciences sociales : un outil de compréhension de notre monde, passé, présent et futur.

La bande dessinée documentaire permet de questionner notre rapport à l’autre, souvent empreint de violence, qui constitue nos humanités. Parallèlement, les pratiques artistiques interrogent les empreintes que les images laissent en nous depuis l’enfance et la manière dont elles façonnent notre inconscient culturel.

L’imaginaire de la bande dessinée s’est développé en interaction avec d’autres arts : cinéma, littérature, télévision, jeux vidéo… diffusant des stéréotypes culturels. Ces stéréotypes, notamment ceux liés à l’altérité, ont pris forme à travers les périodes coloniales et postcoloniales.
Comment sont représentés les peuples différents du nôtre ? Comme les Selk’Nam au Chili.

Après avoir largement diffusé des représentations stéréotypées, la bande dessinée les interroge désormais. Le scénariste et professeur en arts visuels, Carlos Reyes, illustrera cette problématique à travers son œuvre “Nous autres les Selk’Nam”, publiée avec le dessinateur Rodrigo Elgueta.

La bande dessinée est omniprésente, y compris dans notre imaginaire artistique, lorsque nous sommes imprégnés dès l’enfance par la culture pop. L’artiste française Misako (Céline Luters) présentera ses œuvres picturales issues de la réappropriation de bandes dessinées. Elle abordera la digestion contemporaine de ces images de l’enfance. Dans un art post-street art, elle déconstruit les images de sa jeunesse idéalisée, en quête de sens.

Éric Villagordo
Professeur en arts visuels et en sociologie de l’art à l’Université Paul-Valéry Montpellier, France. Spécialiste des processus créatifs et de la formation des enseignant·es en éducation artistique. Ses recherches portent sur la bande dessinée comme expression artistique et sociale. Il analyse la circulation des imaginaires et des représentations de l’altérité dans les récits graphiques coloniaux et contemporains. Il étudie également le racisme, l’antisémitisme et les hiérarchies culturelles dans ces narrations.

Carlos Reyes
Scénariste, chercheur et professeur chilien, figure de référence de la bande dessinée contemporaine au Chili. Ses romans graphiques abordent la mémoire historique et les problématiques sociales, avec une reconnaissance internationale. Cofondateur de projets tels que Ergocomics et Viñetas del Fin del Mundo. Il défend la bande dessinée comme langage inclusif et outil de construction de la mémoire collective. Ses œuvres ont été primées et traduites dans plusieurs langues.

Céline Luters
Doctorante en arts visuels, elle mène une recherche sur le post-street art et le post-pop art, en s’intéressant aux emprunts et parodies d’images contemporaines. Sa thèse propose une lecture critique des artistes post pop/street dans une perspective à la fois artistique et sociale. Artiste professionnelle sous le pseudonyme Misako Street Art, elle exporte ses œuvres dans plus de 25 pays. Elle combine techniques traditionnelles et numériques dans des collages inspirés du pop art et du graffiti. Ses créations offrent une critique sociale et défendent la cause des femmes. Elle a participé au projet ECOS-ANID 2024 « Patrimoines au pluriel : interculturalité, nouvelles muséologies et mémoires en conflit dans les institutions culturelles et éducatives au Chili et en France »

Modération : Marisol Facuse

Docteure en sociologie de l’art et de la culture (Université Grenoble Alpes) et professeure associée à l’Université du Chili. Elle dirige le Núcleo de Sociología del Arte y las Prácticas Culturales ainsi que l’Initiative franco-chilienne d’études avancées. Collaboratrice régulière de l’Institut français du Chili dans divers projets académiques. Elle participe également au projet sur les transitions énergétiques dans les Andes méridionales, en partenariat avec le CNRS et l’IRD (France). Ses recherches articulent art, culture et société, à travers des études sur les musiques migrantes, les cultures populaires, les musées et les muséologies contemporaines.