Philosophie : “L’expérience de la nature dans la philosophie de Jean-Jacques Rousseau”

🗓️ Mercredi 9 juillet, 19h
📍 Institut français du Chili
🗣️ Activité en espagnol, entrée gratuite

Elena Partene, Maîtresse de Conférences au département de philosophie de l’Ecole Normale Supérieure ENS-Ulm (Paris), consacre ses travaux de recherche aux origines du transcendantal kantien, les liens entre morale et esthétique, et l’histoire de la philosophie moderne. À l’occasion de sa venue, elle proposera une lecture originale de Jean-Jacques Rousseau, en explorant la manière dont sa philosophie engage le corps, l’espace et le végétal.

Présentation
La nature peut être vue comme un instrument au service des hommes, comme un sanctuaire à préserver loin d’eux, ou encore comme un objet esthétique que l’on contemple à distance. Chez Rousseau, la nature est aussi un lieu de promenade qui suscite la rêverie et qui mène à de véritables extases mystiques : la nature n’est ni éloignée ni objectivée, elle n’est pas même contemplée ; nous sommes en elle. Elle est le lieu d’un déploiement physique (la promenade) et existentiel (la rêverie, sorte de promenade intériorisée). Cette immersion dans la nature renouvelle notre manière d’exister : ce n’est plus un un égo (je suis) constitué par la pensée réflexive “je pense” (cogito) à la manière de Descartes, mais un “je ressens que j’existe”, une joie simple et immédiate. La jouissance d’exister – ce qui est très rarement donné, parce qu’il arrive rarement que la vie s’éprouve elle-même de manière intransitive. Dans ces cas-là, à la faveur d’une simple cueillette de fleurs, on se suffit à soi-même et on vit la vie.

Comment se promène-t-on en philosophe ? Si la philosophie est née chez les Grecs dans l’acte de la promenade (peripatein, se promener, a donné péripatéticien, membre de l’école d’Aristote), c’est à la promenade d’un des plus grands philosophes de langue française, Rousseau, que l’on va s’intéresser. 

Quel rapport à l’espace la promenade implique-t-elle ? Quelle figure de la nature est ainsi dessinée ? Pourquoi est-ce au sein du règne végétal que s’accomplit l’existentiel ?

Elena Partene
Maîtresse de conférences en philosophie à l’École Normale Supérieure (Ulm), où elle enseigne la philosophie allemande du XVIIIᵉ siècle, la métaphysique et la philosophie générale.  Agrégée de philosophie (2010), elle a soutenu en 2017 une thèse à Paris 1 Panthéon‑Sorbonne sur Kant, intitulée Finitude et Finalité chez Kant. Elle a dirigé plusieurs ouvrages récents : La métaphysique (2023), La norme et l’excédent (2023) et Kant et Platon (2022). Ses travaux explorent les origines du transcendantal kantien, les liens entre morale et esthétique, et l’histoire de la philosophie moderne.